Du 16 au 18 novembre dernier, une cinquantaine de paysans-nes sympatisants-tes, citoyens-nes, représentants des 4 départements du Poitou et des Charentes se sont rendus à LURRAMA, le salon de l'agriculture paysanne et durable au Pays Basque, avec des produits et animaux issus de l'agriculture paysanne, invités par EHLG (Euskal Herriko Laborantza Ganbara). Retour sur ces 4 jours riches en partage et en convivialité.
Notre équipe de bénévoles a découvert le Pays Basque et son agriculture paysanne, visible comme une évidence dans le paysage. Des paysans nombreux (+ de 4000) des producteurs de lait de brebis (1200), de fromage Ossau Iraty (200), de porc Basque (nouvellement AOP) de piment d’Espelette (AOP), de cerise noire, de maïs Grand Roux Basque, de vin d’Irrouléguy, de lait de vache et de chèvre, de volaille, de canard gras, de légumes, de blé pour la boulangerie locale...
Nos bénévoles étaient fiers de proposer leurs produits pour un repas picto-charentais mis en œuvre par une école de cuisine (550 convives) et pour une partie du repas des chefs (1100 convives), avec la participation du chef David Carcaiso et sa femme Cyrielle, installés dans la Vienne.
Ils étaient fiers de présenter leurs chèvres poitevines, vaches maraichines, baudet du Poitou, jument mulassière et son baudet. Il y avait aussi JUJU le ver de terre pour présenter la vie du sol (Ambroise et Madeleine de Points de Vue Citoyens).
Ils étaient heureux de proposer et vendre leurs fromages de chèvre et de vache, leur vin, pineau et cognac, leur farci poitevin, leurs escargots, miel, tourteau fromager, bière, broyé, pâté et rillette, pâtes, sel de l’ile de ré….
Ils y ont rencontré des paysans heureux de les recevoir sur leur ferme, de leur présenter leurs produits, leur Pays Basque, et de leur parler Basque.
Ils ont été impressionnés par l’ampleur de la fête et l’adhésion forte des citoyens de tous âge.
Ils y ont apprécié l’accueil et la convivialité.
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De retour a la maison, en traversant tranquillement la forêt landaise, les vignes du Bordelais et du Cognac et les plaines des Charentes et de la Vienne, je me suis dit : « mais elle est où l’agriculture paysanne, elle ne saute pas aux yeux ». ce que nous voyons, c’est de moins en moins d’animaux et de prairies, des machines de plus en plus grosses et de moins en moins d’hommes et de femmes. Ce doit être le résultat d’une évolution rapide des systèmes agricoles accompagnée par la PAC et les politiques publiques.
Et pourtant les éleveurs autonomes avec leurs veaux, vaches, cochons, volailles dans les champs, les paysans boulanger, les paysans pastier, les paysans brasseurs, les maraichers, les producteurs fromagers, les vignerons, les apiculteurs, les agroforesteurs, les producteurs de fruits, de mogettes, les ateliers de découpe, les conserveries, les magasins de producteurs, les petites coop, les chabichouculteurs, les bioculteurs, les ostréiculteurs…. Ils sont bien là !!!! on les connait, ils sont de nos réseaux, mais ils sont diffus. Importants, nombreux mais diffus. Ils ne concentrent pas l’espace, donc ils sont diffus.
La PAC et les politiques publiques soutiennent les hectares et le matériel et ça, ça se voit.
A LURRAMA, les débats et conférences abordaient ces politiques publiques, et pour les Basques, avec nous dans INPACT Nouvelle Aquitaine, sans une inflexion des orientations des soutiens à l’agriculture en faveur de l’emploi (paysans paysannes) et de la qualité de l’alimentation, nos réseaux ne suffirons pas à arrêter l’hémorragie.
Claude Souriau