Nouvelle-Aquitaine Initiative pour une agriculture
Citoyenne et Territoriale

Il est indispensable de mettre en place, dès maintenant, des méthodes d’adaptations planifiées, qui doivent être pensées sur le long terme pour lutter contre les effets du changement climatique de façon pérenne.

Une transition multiple

crédit Philippe BelhacheLes agriculteurs sont au cœur des plus grands enjeux du 21e siècle : dérèglement climatique, souveraineté alimentaire, raréfaction des ressources naturelles, énergies renouvelable… Le secteur agricole vit une transition multiple, à la fois économique, écologique et sociale.

Pour faire face à ces enjeux, les agriculteurs doivent repenser leurs modes de production. Changer pour réduire ses émissions et adopter des pratiques plus durables est un enjeu d’autant plus essentiel pour l’agriculture qu’elle est la première à souffrir du réchauffement climatique.

Afin d'adapter l'agriculture pour faire face au changement climatique, le GIEC présente un ensemble de solutions appelé "développement climatique résilient". Le rapport préconise notamment d'améliorer les systèmes agricoles et d'engager des changements dans les pratiques. La profession agricole doit apporter des réponses et penser une trajectoire d’adaptation dans des délais très courts, une réponse d’une ampleur inédite.

 

3 milliards d'euros par an

Les dégâts du dérèglement climatique et les surcoûts qu'il engendre ont été évalués dans le rapport du Conseil Général de l'Alimentation, de l'Agriculture et des Espaces Ruraux (CGAAER), publié en avril 2022. Le surcoût global pour faire face aux dégâts provoqués est estimé à trois milliards d'euros par an, qui se décomposent ainsi :

  • un milliard d'euros pour les surcoûts liés à l'eau ;
  • un milliard d'euros par an pour les surcoûts liés à l'augmentation des aléas ;
  • deux millions d'euros pour les surcoûts liés à la mise au point des diagnostics "climats" ;
  • 600 millions d'euros pour les surcoûts liés au renouvellement de 10% du verger français ;
  • 150 millions d'euros par an pour les surcoûts liés à la massification du conseil dans les exploitations.

Pour faire face au changement climatique, des stratégies d'adaptation, de gestion des risques, de formations et d'anticipation sont prévues, entraînant des surcoûts importants. Annoncée lors du SIMA par le Ministre de l’Agriculture, une enveloppe de 400 millions d’euros vise à soutenir le déploiement d’agroéquipements innovants devra permettre de mieux s’adapter aux ressources énergétiques et hydriques et aux changements climatiques. Numérique, robotique, génétique. Ce n'est pas notre conception de l'agriculture. Néanmoins nous nous rejoignons sur la nécéssité de développer la recherche, le diagnostic individualisé par exploitation et la mise en œuvre des leviers d’adaptation et plus seulement d‘atténuation.

Replacer l’agriculture comme source de solutions

Précurseurs dans la transition agroécologique, ce contexte nous pousse, nous réseau InPACT, à nous ajuster, nous réinventer. Nos membres disposent d'expertises complémentaires en matière d’accompagnement des changements de pratique. Notre capacité commune à concevoir, tester, déployer des dispositifs innovants fait notre force. Nos fermes ont déjà initié des chantiers pour limiter leur part de responsabilité.

II.3 CivamMML’agriculture citoyenne et territoriale que nous défendons depuis plusieurs décennies, que nous pratiquons au quotidien, montre qu’il est possible de replacer l’agriculture comme source de solutions : relocalisation de la production, développement de l’agroforesterie, de la polyculture-élevage, pratiques plus économes en eau, diversifications des productions, utilisation de semences anciennes et d’espèces plus adaptées, gestion plus durable des sols, élevage extensif etc. Il nous faut communiquer sur la méthode pour, dès le départ, essaimer le projet à d’autres producteurs et sur tout le territoire néo-aquitain. 

Courroie de transmission

La tête de réseau a à coeur de contribuer à la diffusion de ces solutions via un rôle de courroie de transmission. Démultiplier les publics touchés, donner à voir la multiplicité des expériences qui assoie la crédibilité de nouvelles pratiques, nous nous devons d'informer les professionnels sur les mutations à engager pour conserver une agriculture résiliente face au changement climatique. Les problématiques climatiques et environnementales grandissantes doivent pousser le monde agricole à mieux prendre en compte ces biens communs que sont l’eau, l’air, les sols et la biodiversité, et nous pouvons l’y daider.

Le Réseau InPACT a travaillé cette année à la capitalisation des pratiques mises en place au sein du Réseau dans la Région.  Les mesures d’adaptation que nous proposons sont pensées avec les paysan-nes et les salarié-es de notre Réseau, de manière à prendre en compte les spécificités locales, les besoins, les contraintes, les techniques, et parce qu’il n’est pas envisageable de faire les unes sans les autres. Cette brochure sera bientôt disponible.

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